I. INTRODUCTION
La physique médicale est une spécialité de la
physique qui regroupe tous les domaines de la physique appliquée à la
médecine. La pratique moderne de la médecine est fortement basée sur un
nombre important de techniques et de principes physiques. La complexité
et la précision demandée dans la performance des équipements en
Radiothérapie, en Médecine Nucléaire et en Radiologie a conduit à la
création de la physique médicale. Les physiciens médicaux sont amenés à
collaborer à la fois avec des médecins et le personnel soignant.
Ci-dessous des informations sur la profession et les missions des
physiciens médicaux.
II. HISTORIQUE
La
découverte des rayons X en 1895 par Wilhelm Roentgen et de celle de la
radioactivité par Henri Becquerel en 1896 a été suivie rapidement par
l’application des rayonnements ionisants dans le diagnostic et le
traitement des cancers. Par la suite, les techniques d’imagerie
médicales et de traitement des cancers se complexifiant, le rôle des
physiciens, toujours en étroite collaboration avec les méd
ecins
radiologues et les radiothérapeutes, s’est intensifié. Cette évolution a
conduit à l'obligation d’engager à plein temps dans chaque service de
radiothérapie une personne ayant reçu une formation en physique.
Elle assume, conjointement avec les radiothérapeutes, la responsabilité
de l’élaboration des plans de traitement et elle est seule responsable
de la dosimétrie physique et de la qualité des rayons, du fonctionnement
des divers appareils et de la sécurité du département d’irradiation.
L’exploitant des établissements comprenant des
installations de radiologie, de radiothérapie ou de médecine nucléaire
doit s’assurer l’assistance d’experts en radiophysique pour
l’organisation et la surveillance des mesures nécessaires pour la
radioprotection du patient et le contrôle de qualité de l’appareillage.
III. LA PHYSIQUE MEDICALE HOSPITALIERE
Missions logistiques des physiciens médicaux
- La dosimétrie liée aux appareils ;
- L’élaboration, l’implantation et le suivi des
protocoles de contrôle de qualité des appareils ;
- La consultation et la préparation des cahiers de
charge, destinés à l’achat de nouveaux appareils ;
- En collaboration avec l’équipe médicale, la
participation aux projets d’optimisation de la dose reçue par le
patient. La mesure des rayonnements, la dosimétrie est une activité
spécifique
première du physicien médical. Concrètement, cela se traduit en
radiothérapie, par la responsabilité de l’étalonnage du faisceau
d’irradiation et du calcul des doses thérapeutiques délivrées aux
patients. En médecine nucléaire et en radiologie, il revient au
physicien de calculer et de mesurer les doses reçues par les patients
aux cours des examens diagnostiques, le but étant d’obtenir la meilleure
qualité d’image pour la plus faible dose délivrée.
- La sélection, la réception et l’étalonnage des
instruments et appareils de mesure de dose et d’activité . Les
physiciens jouent un rôle important dans le choix des équipements, leur
installation, leur exploitation et leur contrôle. Il s’agit d’appareils
d’irradiation (accélérateurs, sources radioactives, …) d’appareils de
diagnostic (scanners CT, RMN, PET,…), de systèmes informatiques de
traitement d’image ou de calcul de doses, de détecteurs et de dosimètres,
…
Le physicien en assure l’implantation et la surveillance régulière au
moyen de protocoles de contrôle de qualité rigoureux. En particulier
pour la radiothérapie, il s’agit de contrôles de qualité (mécaniques et
dosimétriques) journaliers, hebdomadaires et annuels sur les
accélérateurs, les systèmes de planification, les scanners, les
simulateurs ainsi que des intercomparaisons avec d’autres centres de
radiothérapie (audits externes) et avec des laboratoires d’étalonnage.
Développement et Recherche
Le
physicien joue un rôle moteur dans le développement, l’optimisation et
l’assurance de qualité des techniques de traitement, d’imagerie et
d’instrumentation, et ce en collaboration avec d’autres équipes (médecins,
ingénieurs, informaticiens…). Son souci de précision et de sécurité
l’amène à rechercher de meilleures performances pour les appareils et
donc à concevoir des innovations et à les tester. Il participe à
l’élaboration des nouveaux projets comme :
■ en radiothérapie des techniques relatives à
l’optimisation des dépôts de doses (radiothérapie de conformation,
stéréotaxie, IMRT, …) ; 
■ en radiologie et en médecine nucléaire des
techniques relatives à l’imagerie i.e. des nouvelles techniques (RMN,
PET, …), leur optimisation (qualité d’image), leurs transferts
(networking) et leur manipulation (co-registration).
Dans ces domaines, le physicien participe activement
au développement de ces techniques de pointe. Les résultats peuvent être
le sujet de mémoires d' étudiants en master ou doctorats. Ils donnent
lieu à des présentations lors de congrès ou des publications dans des
journaux scientifiques spécialisés. Ces développements se font en
général en collaboration avec les firmes constructrices et ouvrent
également des possibilités de carrière dans le milieu industriel.
Enseignement
Dans le cadre de sa formation spécialisée, le
physicien médical est le seul scientifique habilité à assurer un
enseignement en matière de physique médicale. Cet enseignement s’adresse
à des jeunes physiciens, aux étudiants en médecine, aux techniciens et
au personnel soignant. Il est également responsable du stage et des
mémoires des candidats experts en radiophysique. Ce stage fait partie de
la formation du radiophysicien.
IV. LA FORMATION DES PHYSICIENS MÉDICAUX EN
FRANCE
L’expert en radiophysique doit, préalablement à
l’exercice de ses missions, être agréé par le ministère. Pour être agréé,
le candidat doit être détenteur du diplôme de qualification en physique
radiologique et médicale, délivré par l'INSTN. Cette formation est
ouverte aux étudiants issus des trois masters 2 français
de physique médicale (UPS Toulouse - UJF Grenoble - Paris XI).
Dans le cadre de sa profession et de son agrément, il
a de plus le devoir d’assurer sa formation continue.